La 38ème édition de la conférence annuelle scientifique en acoustique des pêches et technologie (WGFAST) du Conseil International pour l’Exploration de la Mer (« CIEM » organisme inter-gouvernemental créé en 1902 qui coordonne la recherche sur les ressources et l’environnement marins en Atlantique et mers adjacentes) a eu lieu cette année à Dakar du 25 au 28 avril. Cette conférence a regroupé des scientifiques du monde entier, des Etats-Unis, d’Europe, du Canada, du Japon, d’Hawaii, d’Afrique subsaharienne et du Maghreb, sur le thème de l’usage de l’emploi de sondeur scientifique et sonar a des fins halieutiques (pêche) en particulier. Ces technologies sont couramment utilisées pour évaluer les stocks de petits pélagiques (Yahboy) au Sénégal et dans la sous-région. Le CRODT, avec le Ministère des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM) possède ce type de technologie à bord du navire de recherche Itaf Deme (navire de 35m, basé à Dakar), que le Dr Abdoulaye Sarré (CRODT/ISRA) connait sur le bout des doigts.

« Cette année, le choix de faire la conférence en Afrique et au Sénégal en particulier n’était pas anodin » confie Patrice Brehmer (IRD/CSRP, co-organisateur de l’évènement avec Abdoulaye Sarré), car « cela cadre avec les travaux acoustiques réalisés ces dernières années par les chercheurs de la sous-région sur les petits pélagiques, mais aussi leurs habitats ». En effet, le Sénégal avec la Mauritanie étaient les fers de lance dans ce domaine au niveau continental. Il y a presque un demi-siècle, les premières campagnes acoustiques ont été réalisées au large du Sénégal par le CRODT et en Mauritanie par le CRNOP ancêtre de l‘actuel IMROP (Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches).

Un évènement international qui facilite les échanges d'informations entre les acousticiens, physiciens, ingénieurs, biologistes, océanographes et écologistes des pêches du monde entier.

Les actes publiés de ces conférences annuelles reflètent le développement historique de nombreuses techniques mises en œuvre en océanographie opérationnelle et la prise en compte de ces développements dans les systèmes d'observation aquatique appliqués.

Dr Ndague Diogoul (CRODT/IRD), a d’ailleurs porté haut les couleurs du Sénégal lors de la conférence, en présentant quatre communications dont trois en premier auteur. Fin 2021, elle a été responsable des instruments acoustiques à bord d’un navire de recherche allemand qui a traversé l’Atlantique, et a déployé des engins très sophistiqués et modernes comme les profileurs acoustiques multi-fréquentiels larges bandes, à plus de 1000 mètres dans les abysses. Youssouph Coly, un jeune doctorant de l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), a lui aussi suscité un vif intérêt au sein de cette communauté scientifique, en présentant ses travaux réalisés avec l’IRD, qui mettent en avant une erreur significative sur les données issues des sondeurs scientifiques par grand fond et dans des zones tropicales où la température de surface de la mer et celle du fond varient considérablement, engendrant une variation du profil de célérité (la vitesse) du son dans l’eau de mer.

Michael Jech (NOAA, USA), président du FAST, venu de Woods Hole au Sénégal déclare : "J'étais très heureux de voir les membres du FAST après une interruption de deux ans de réunions en présentiel et de rencontrer de nouveaux membres de pays d'Afrique de l'Ouest pour l'échange de connaissances et d'idées". Abdoulaye Sarré et Patrice Brehmer se disent fiers d’avoir réussi à réaliser ce 38eme rendez-vous annuel sur le sol africain, « cela a été la 1ère fois que cette conférence se tient sur le continent africain et même hors du monde occidental ». Jörn Schmidt, président du comité scientifique de l’ICES surenchérie « "Je suis très heureux que cette réunion ait pu avoir lieu au Sénégal, favorisant une forte coopération entre les experts du monde entier et notamment d’Afrique de l'ouest. J'ai moi-même travaillé avec et au Sénégal et sa sous-région grâce au projet AWA de la commission sous régionale des pêches. »

D’importantes collaborations sur le plan scientifique en perspective dans les pays de la Commission sous régional des pêche (CSRP)

A l’issue de cette conférence de nouvelles collaborations sont envisagées dans les pays de la zone CSRP. Il faut noter que la tenue de cette conférence en Afrique fait suite aux travaux entamés dans les projets européen « AWA » (IRD-BMBF/CSRP) et « FP7 Preface ». Elle s'inscrit dans les objectifs de projets en cours au Sénégal et en Afrique de l’Ouest (projet Européen Triatlas, et Nextgems ; projet FAO Nansen, etc.) ainsi que des recherches menées par des laboratoires en Afrique de l'Ouest notamment au CRODT et à l’IMROP en Mauritanie. Ces deux derniers instituts déjà partenaires pensent d’ailleurs accroitre leurs travaux dans ce domaine et en faire bénéficier aux autres pays de la zone CSRP (Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Guinée, Sierra Léone), avec l’appui de leurs partenaires américains et européens encore majoritaires dans cette discipline des sciences marines.

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Dimanche 22 mai
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(En Mauritanie, Guinée et Sierra Léone)

 
 

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