Guinée-Bissau
ZEE: 105 000 km2;
Captures: 130.000 ton/an;
Flotte artisanale: 1.520;
Motorisation: 16,2 %;
Emplois: 32.000;
Consommation: 18 kg/hab/an
Exportations: 0,20 m USD
Part dans l'export: 1,2 %
Contexte de la pêche
La Guinée Bissau couvre une superficie de 36 125 km2. Sa population est estimée à 1.580.000 habitants en 2016 avec un taux de croissance annuel de l’ordre de 2,5%. Le PIB par habitant de la Guinée Bissau est de 479,33USD. L'espèrance de vie est de 45 ans. Environ 70% des bissau-guinéens vivent en milieu rural.
La Guinée Bissau dispose d’une côte d’environ 274 km, profondément découpée par une dizaine d’estuaires et un vaste archipel, celui des Bijagós, qui compte 80 îles et îlots. La mangrove y est particulièrement développée et couvre 3.400 km², soit près de 10% du territoire national (1er rang mondial).
Les eaux territoriales s’étendent jusqu’aux limites extérieures de cet archipel, qui définissent la ligne de base au-delà de laquelle s’étend une zone économique exclusive (ZEE) élargie à 200 miles et qui est de 105.000 km². Le plateau continental de la Guinée Bissau représente 45.000 km², soit le second en importance dans la sous-région. Cette configuration géographique et le climat tropical humide offrent les conditions d’une importante productivité halieutique, dominée par les espèces démersales (poissons, crevettes, céphalopodes) et les petits pélagiques côtiers (ethmalose et Sardinelle ronde).
La pêche a cependant très peu d’effets dans la formation du PIB. Sa contribution n’a jamais dépassé 4%. Cependant, elle participe au budget de l’Etat avec les fonds des contreparties financiers tirées des accords de pêche avec l’Union européenne particulièrement et les licences de pêche.
Les exportations de la pêche artisanale sont évaluées à 21.890 tonnes par an pour la période 2011. Les exportations de poisson transformé vers la Guinée, la Sierra Léone, le Libéria et le Sénégal ne sont pas prises en compte, leurs circuits de distribution étant très diffus. La valorisation locale des produits halieutiques devrait contribuer à la création de valeur ajoutée et d’emplois, cependant, l’absence notoire d’infrastructures portuaires et de facilités de stockage et de transformation des produits ont anéanti cette dynamique.
La consommation per capita de poisson oscille entre 16 et 18 kg.
Cadre institutionnel
Le Secrétariat d’Etat à la Pêche est le department du gouvernement en charge de la pêche en Guinée Bissau. L’exécution de la politique de la pêche est assurée par lui avec l'appui de la Loi générale de la Pêche et ses Reglements d'application (voir la compilation de la Loi, les Décrets d'application et les dispositifs institutionnels ; le Décret Loi n°4 de 1994 portant Législation du secteur des pêches - J.O.).
La Direction générale de la Pêche Industrielle et la Direction générale de la Pêche Artisanale sont les services de gestion des ressources dans les eaux sous la souverinité et jurisdition de la Guinné-Bissau.
Le Centre de Recherche appliquée des Pêches (CIPA) est un établissement public à caractère scientifique chargé de l’évaluation des stocks, du suivi des pêches au niveau national. Il assure également le contrôle sanitaire des produits de la pêche destinés au marché national et à l’exportation.
Le Service de Surveillance des Pêches (FISCAP) assure le contrôle du respect des réglementations en vigueur.
Les objectifs de la Stratégie sectorielle des Pêches correspondent aux objectifs du Programme du Gouvernement et du 2e Document de Stratégie nationale pour la Réduction de la Pauvreté (DENARP II 2011-2015), adopté comme Plan national de développement, et en cours de révision. Par ailleurs, un Plan stratégique de développement de la pêche 2015-2020, adopté pour le Gouvernement em 2014, est en cours d’execution.
Les pêches
Pêche artisanale
Selon une enquête socioéconomique réalisée en 2011, le sous-secteur de la pêche artisanale emploie directement ou indirectement près de 26.000 personnes, dont 4.500 marins pêcheurs, incluant 1.500 propriétaires de pirogues.
La pêche artisanale est caractérisée par une très grande dispersion des points de débarquements (près de 200 sites au total) et un très faible taux de motorisation (15%).
La production annuelle du sous-secteur est estimée entre 30 000 et 45 000 tonnes.
Ce sont des populations rurales qui exploitent les ressources côtières adjacentes à leurs localités. Les engins utilisés sont de type traditionnel (nasses, pirogue à rame). A côté, on note une pêche artisanale maritime très dynamique connectée au marché international et fortement dominée par des communautés étrangères (Guinée, Sénégal, Gambie, Ghana et Sierra Léone) et pratiquée à partir de pirogues pontées.
En 2011, environ 1.520 embarcations ont été dénombrées dont 16,2% sont équipées d’un moteur hors-bord.
Pêche industrielle
Elle est pratiquée selon les quatre modes de droit d’accès que sont les navires nationaux, l’affrètement, l’accord de partenariat de pêche avec l’Union européenne et l’accord de pêche avec d’autres pays tiers (la Chine, la Russe, le Senegal).
Etat des ressources
La Guinée Bissau ne dispose pas de moyens propres pour évaluer les stocks à l’échelle de sa ZEE. Les évaluations sont réalisées avec l’appui des navires de recherche d’autres centres de recherche de la sous-région ou à travers des accords de coopération internationale.
La campagne scientifique d’évaluation des stocks de 2011 conduite par le CIPA appuyé par l’IMROP donne un potentiel global (Biomass) de 579.021 tonnes pour les diferentes espèces, dont 102.768 tonnes de poissons demersaux, 452.000 tonnes de poissons pelagiques, 14.958 tonnes de crustacés, 9.295 tonnes de céphalopodes.
Les captures des navires nationaux et étrangers sont estimées en 2015 à 100.000 tonnes pour la pêche industrielle et 26 000 tonnes pour la pêche artisanale. Près de 75% des captures sont composées d’espèces pélagiques (mulet, ethmalose, chinchard, maquereau et sardinelle) contre seulement 25% pour les espèces démersales. Les navires chinois et européens et les unités artisanales sénégalaises assurent les captures des espèces démersales (céphalopodes et crevettes). Les espèces pélagiques sont capturées par les pêcheurs artisanaux nationaux et les étrangers venant de la Guinée, de la Sierra Léone et du Libéria.
Accès aux ressources
Le pays ne possédant pas de flotte nationale à même de capturer les ressources sous sa juridiction a opté pour la signature d’accord de pêche avec des pays tiers par la concession de licences de pêche. C’est dans ce contexte que l’Union européenne et la Guinée Bissau sont liées depuis 1980 par un accord-cadre, qui a fait l’objet de plusieurs protocoles successifs. Le presente protocole pour une durée de tois ans couvre la période allant du novembre 2014 au novembre 2017. Pendant les derniers anés, ce sont quelque 180 bateaux, composés de chalutiers congélateurs, de thoniers seneurs et caneurs qui ont opéré annuellement dans les eaux maritimes de la Guinée Bissau. En 2015 près de 70% de cet effectif étant des bateaux intervenant dans le cadre des accords des pêches.
Un protocole à l'accord de partenariat a été signé en novembre 2014 entre l'UE et la Guinée-Bissau. Il couvre la période de trois ans et prévoit une contribution financière destinée à soutenir la politique de la pêche en Guinée-Bissau. Cet accord autorise les navires de l'UE venant principalement d'Espagne, du Portugal, d'Italie, de Grèce et de France à pêcher dans les eaux de la Guinée-Bissau. Il fait partie du réseau d'accords sur la pêche au thon en Afrique de l'Ouest.
La flotte chinoise, les navires affrétés et les navires nationaux débarquent à Bissau essentiellement des poissons demersaux et pelagiques pour l’approvisionnement du marché national.