Les 20 et 21 février 2013 à Dakar, la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP), a organisé un atelier de travail sur le commerce international et la conservation des requins, afin de partager l’information scientifique la plus à jour sur l’état des populations et des pêcheries de différentes espèces de requins. L’objectif principal était de préparer la participation des délégations des pays à la prochaine Conférence des Parties de la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Menacées (CITES), du 3 au 14 Mars 2013 à Bangkok, Thaïlande, et de les encourager à adopter une position commune en faveur des votes concernant l’inscription d’espèces de requins aux annexes de la CITES.

Cet atelier était organisé par la CSRP avec l’appui de la coalition « CITES7 Shark coalition », (Wildlife Conservation Society, Shark Advocates International, German Elasmobranch Society, Shark Trust, Project Aware Foundation, Humane Society International, Oceans 5) et le Partenariat Régional de Conservation de la zone Côtière et Marine en Afrique de l’Ouest (PRCM) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’atelier a également bénéficié d’une contribution technique du WWF et de la Charitable Pew Foundation. Des représentants des Ministères des Pêches et de l’Environnement des sept pays membres de la CSRP étaient présents, ainsi que des représentants du Liberia, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Nigeria, du Gabon et du Congo.

A l’issue des travaux, les participants ont produit la Déclaration de Dakar, à travers laquelle ils ont exprimé leur conviction sur le bien‐fondé scientifique des différentes propositions n° 42 à 46 d’inscription des espèces de requins et de raies sur les annexes I et II de la CITES lors de la CoP 16, et souligné la nécessité de renforcer le dialogue technique entre les départements des pêches et de l’environnement pour préparer la position des pays en vue du vote de ces propositions lors de la CoP 16.

Dans la Déclaration de Dakar, les participants :

  • Recommandent vivement aux pays de la façade Atlantique de l’Afrique, à l’instar des Etats ;
    membres de la CSRP, de rechercher une position commune en faveur de ces propositions.
  • S’engagent à rendre compte à leur hiérarchie un avis synthétique sur les propositions et à ce
  • que les délégations de leurs pays participant à la CoP 16 de la CITES reçoivent, avant leur départ pour Bangkok, la documentation et les informations pertinentes issues de l’atelier, afin de fonder le vote des pays pour les propositions n° 42 à 46 sur les meilleures bases scientifiques disponibles et en tenant compte de la Déclaration des Ministres de la CSRP ;
  • Recommandent que les délégations effectuent un travail actif de partage de l’information et de plaidoyer en faveur des propositions n° 42 à 46 d’inscription pendant toute la durée de la CoP 16 de la CITES ;
  • Encouragent vivement i) les futurs efforts en matière de coopération régionale, de capitalisation et d’échange d’expériences, ii) une démarche des organisations de coopération halieutique dans cette perspective, ainsi que iii) les appuis des partenaires au développement pour le renforcement des capacités nationales nécessaires à la mise en œuvre de plans nationaux et sous‐régionaux d’action requins, et pour la mise en application effective des décisions qui seront prises au cours de la CoP 16 de la CITES.

La CSRP, organisation intergouvernementale de coopération halieutique réunissant la Mauritanie, le Sénégal, le Cap Vert, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée et la Sierra Léone met en œuvre depuis 2001, avec l’appui du PRCM et de la FIBA, un Plan d’action Sous Régional pour la conservation et la gestion durable des populations de requins. Les Ministres des Pêches des sept Etats membres de la CSRP, lors de la 19e Session ordinaire de leur Conférence en Décembre 2012 à Conakry, République de Guinée, ont adopté la résolution permettant d’appuyer, au nom des Etats Membres de la CSRP, la proposition de classement des espèces de requins menacées d’extinction sur les Annexes I et II de la CITES, et ont appelé les délégations de leur pays respectifs à un vote commun favorable. Les Etats de la sous‐région, représentés à la CITES pourraient se baser sur cette position pour orienter leurs votes.

En effet, lors de la 16e Conférence des Parties à la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Menacées (CITES), plusieurs propositions seront soumises au vote des pays Parties, pour l’inscription sur un millier d’espèces répertoriés de Cinq espèces de poissons‐scie, de raies et de requins particulièrement menacées aux annexes de la Convention, ce qui permettra de réglementer, de limiter et contrôler leur commerce international.

En effet, le développement du commerce des ailerons de requins, et d’autres parties du corps de ces prédateurs marins, a entrainé au cours des dernières décennies une forte augmentation de la pression de pêche partout dans le monde, et notamment le long de la façade Atlantique de l’Afrique, à l’origine de l’effondrement des stocks et de la disparition locale de plusieurs espèces. Poissons‐scies, grands requins marteaux, requins citron, requins tigres, poissons‐paille entre autres espèces, ont disparu des eaux de la plupart de nos pays.

Les requins se reproduisent très lentement et leurs populations sont particulièrement sensibles à la mortalité par pêche. Les requins sont bien moins dangereux que leur réputation ne le laisse croire, et leur disparition causerait de graves impacts au niveau des écosystèmes côtiers et océaniques, dont ils contribuent à entretenir l’équilibre et la productivité.

Mercredi 20 février 2013
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